Five Deadly Venoms de SHAOLIN DEATH SQUAD

SHAOLIN DEATH SQUAD

Five Deadly Venoms Five Deadly Venoms (2011) ma note 

Ne vous méprenez pas, il ne faut pas juger un artiste à son nom de scène: Les Shaolin Death Squad ne sont pas des fous furieux, même s'il y a une certaine folie dans leur musique, puisqu'ils sont apparentés à l'avant-garde métal mais c'est avant tout du rock progressif, très théâtralisé, avec un petit côté Faith No More quand ils passent la troisième vitesse.
Derrière ce troisième album se cache un chef d'œuvre inattendu et peu orthodoxe, avec un style difficile à catégoriser et à expliquer. Le maître mot me semble la théâtralité, car il y a, un peu à la musique d'Ange, cette voix très grimé et surtout cette volonté que chaque instrument soit considéré comme un personnage à part entière dans la mise en scène. Et comme toute bonne histoire de pièce de boulevard, ces voix et instruments se chamaillent, se trompent, s'enlacent pour se fondre à l'unisson pour ensuite mieux se défaire et se reconquérir, pour notre plus grand plaisir. C'est une musique fort variée, multicolore et multiraciale, amplifiée par la puissance et la très grande variété du spectre vocal du chanteur, qui rappelle la folie d'un Mike Patton ou celle d'un Devin Townsend.

L'album est une sorte de concept-album inspiré du film du même nom ("Five Deadly Venoms"), film asiatique de Chang Cheh des années 70 racontant l'histoire d'un vieux maître d'art martial, qui envoie son plus jeune et fidèle disciple combattre des anciens disciples ayant mal tournés. La plupart de ces chansons rappellent donc ces rencontres et ces confrontations. Du coup, l'album est très emprunt (bien plus que sur leur précédent disque) de musique orientale, très kabuki, à savoir épique, virevoltante et avec une codification surannée. Et il y a des passages totalement déroutants, où l'on saute d'une atmosphère idyllique à l'enfer du métal, avec la délicatesse d'un papillon d'où l'étiquette d'avant-garde métal. Et outre ces ambiances asiatiques avec des transgressions métalliques et carnavalesques à la Mr. Bungle, les délirants Shaolin Death Squad incluent même du folklore juif, des sonorités ibériques ou argentine (Tango!). Et que dire du délirant instrumental "Mischief and Epiphany", à la fois génial dans sa théâtralité, et quasi-ridicule dans son interprétation! C'est du pur bonheur que nous offre ces américains d'origine de Houston; comme quoi, on peut être Texan et ouvert sur le monde.

Au final, l'univers baroque et barré des Shaolin Death Squad ravira tous les mélomanes qui aiment ouvrir leur cage à miel à la diversité la plus folle et la plus enrichissante.

Informations sur l'album:

  • La Track-list:
    1. Romanza (1:11)
    2. Centipede (4:10)
    3. Snake (6:10)
    4. Scorpion (5:07)
    5. Lizard (5:16)
    6. Toad (4:38)
    7. Mischief and Epiphany (3:51)
    8. Let Us Welcome the Actors (4:59)
    9. Last Stand (3:08)
    10. Farewell (3:47)
    11. Peace Be Upon You (2:20)
  • Line-up:
    • Chant et Claviers: The White Swan (Androo O’Hearn)
    • Guitares: Blue Scorpion (Kenny Lovern) et Red Dragon (Dave O’Hearn)
    • Basse: White Dragon (Gary Thorne)
    • Batterie: Black Ninja (Matt Thompson)
  • Informations:
    • Sortie le: 30 janvier 2010
    • Produit par: Eric Delegard
    • Sur le label: Do For It Records
  • Genre: Avant-garde, Métal Progressif
  • Site officiel: http://www.shaolindeathsquad.com/
  • Spotify : Five Deadly Venoms
  • Le meilleur titre: Lizard
  • Extrait en écoute:

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