Bernard Minier - Lucia
Par Fred PARESY le lundi 8 août 2022, 09:27 - Média - Lien permanent
Dans la mouvance espagnole de Carmen Mola, Bernard Minier a pris la vague avec une nouvelle héroïne, inspectrice espagnole de choc: Lucia Guerrerro
Intrigue:À l’université de Salamanque, un groupe d’étudiants en criminologie découvre l’existence d’un tueur passé sous les radars depuis plusieurs décennies et qui met en scène ses victimes en s’inspirant de tableaux de la Renaissance.
À Madrid, l’enquêtrice Lucia Guerrero trouve son équipier crucifié sur un calvaire et se lance sur les traces de celui que l’on surnomme le « tueur à la colle ».
Tous vont être confrontés à leur propre passé, à leurs terreurs les plus profondes et à une vérité plus abominable que toutes les légendes et tous les mythes.
Ma note:
Ma critique:...
Refroidi par l'entêtement de Bernard Minier a vouloir garder en vie son couple fétiche "Flic / Serial Killer" ( à savoir son flic toulousain Servaz et le serial-killer Hirtmann) sur plusieurs livres, j'avais laissé tombé ses écrits. Avec la vague espagnole Carmen Mola, je me suis laissé tenté par cette nouvelle héroïne de l'auteur français, sachant pertinemment que la confrontation et la comparaison serait difficile pour le non hispanique.
Pourtant, il faut l'avouer: Bernard Minier sait planter son décor, et imaginer des scènes de crimes hors du commun. L'entame du livre démarre donc comme sur des roulettes avec cette crucifixion à la colle. Cela continue de monter en puissance avec un tueur schizophrène, même s'il tient un peu de l'image d'Epinal. On comprend alors que l'auteur va nous mener par le bout du nez pour découvrir qui est le manipulateur derrière tout cela. Lucia Guerrero, la femme flic, a quant à elle un caractère bien trempée, un peu comme < href="index.php?tag/carmen%20mola">Elena Blanco de Carmen Molà, en plus intrépide et un peu moins professionnelle. Lucia est à certains égards tout le contraire du flic fétiche de l'auteur. Elle est impulsive et passionnée, très loin de la froideur de Servaz. C'est un peu comme çi, en traversant les Pyrénées, l'auteur s'amusait à faire une image au négatif de ses premiers livres sur Servaz. La seule constante est le climat: froid, austère ou lugubre. J'aurais préféré une chaleur étouffante pour continuer à jouer sur ce parallèle antagonique, et enfin, en référence culturel, ce n'est plus la musique de Gustav Malher mais les Métamorphoses d'Ovide, œuvres poétiques latines, qui font office de fil d'Ariane dans ce polar à tiroir où les assassins et violeurs ne sont pas forcément ceux que l'on croit.
L'intrigue est cousue de fil blanc pour toute la première partie, cela se complique vers la fin où il y a petit peu de surenchère et de mise en scènes macabres pour nous égarer de la piste de la véritable identité du tueur. L'un des moments forts est la descente dans le sous-sol de la Finca, cette ferme isolée, où l'auteur parvient presque à me faire revivre les frissons d'effroi que j'avais eu en lisant les "racines du mal" de Dantec (lors de la descente dans la cave de la famille des Serial-Killers, un de mes plus grand moments de littérature).
Le Twist final est bien vu, même si quelque part, j'en ai ressenti un peu de frustration, par cette construction un peu trop tiré par les cheveux.
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