THE THE
Mind Bomb (1989) Après deux albums cultes, Matt Johnson, la tête pensante de The The, est attendu au tournant. Il est en effet devenu un des fers de lance de la scène "Indie" anglaise, et en débauchant Johnny Marr (parti des The Smiths), les fans étaient en pamoisons. Et Matt Johnson frappe un grand coup avec un titre claquant, des chansons polémiques et une pochette des plus marquantes, enfin, surtout l'arrière de celle-ci avec la colombe empalée sur une baïonnette. Ses chansons tournent toujours autour de son soi profond face aux enjeux politiques, sociaux et religieux, et sur ce "Mind Bomb", sa plume acerbe est tranchante, il ne fait plus dans le détail, et chose amusante il cite même du Michel Sardou avec son couplet "In your great cities of great solitude" ;). La première partie de "Mind Bomb" est donc totalement blasphématoire, et ce à peine quelques mois après la fatwa lancé contre Salman Rushdie. Matt Johnson remet dos à dos l'hypocrisie religieuse des intégristes islamiques et celle des fondamentalistes puritains américains. Avec ses 3 chansons d'ouvertures, la messe est dite. Dieu n'est à personne et ceux qui revendiquent son appartenance ne cherche qu'à contrôler les foules: une vérité ancestrale qui ne s'inscrit toujours pas dans notre mémoire collective, la religion reste l'opium du peuple. La deuxième partie est quand à elle plus personnelle. Dommage que la face A ne se termine pas sur "The Beat(en) Generation", qui pourraient ainsi conclure ses "revendications publiques" pour laisser place à ses "déclarations pudiques". Je vous incite donc à changer l'ordre de la tracklist est d'attaquer la "face B" avec "Kingdom of Rain" ce splendide duo avec Sinead O'Connor (une de ses meilleures prestations), duo faisant suite avec celui avec Neneh Cherry sur le précédent album ("Slow Train To Dawn"). Et la plume de MAtt Johnson est aussi tranchante qu'émouvante envers ses atermoiements profonds et sa relation avec l'être aimée. Ce sont deux chansons admirables de cruauté sur l'amour qui se meurt et qui devient peu à peu une commodité. Que dire de la suite avec le splendides "August & September", une autre autopsie d'un amour gâché par l'orgueil. Matt Johnson et sa troupe finissent avec deux chansons d'amour plus positives, rappelant que face aux tempêtes à venir, nous sommes nus et impuissants et que seul l'amour reste notre porte de sortie. Pour conclure, deux suggestions: écoutez ensuite (ou avant) "Clutching at Straws" de Marillion et faites comme le suggère Matth Johnson pour écouter cet album: "Please play very loud! Very Late. Very alone… and with the lights turned very low. (écoutez l'album très fort, très tard, très seul et les lumières au plus bas…): c'est ce que l'on devrait faire sur tout bon album culte parlant autant de soi que du monde qui nous entoure. Informations sur l'album:
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