A l'estomac (2006)
Pour cette rentrée littéraire qui ne m'a guère intéressé, je me suis jeté une fois de plus dans l'univers déjanté de Chuck Palahniuk, et son roman abominable "A l'estomac".
Résumé: En répondant à une mystérieuse annonce promettant une retraite de 3 mois pour écrire un best-sellers, une vingtaine de protagonistes s'imaginaient couler des jours tranquilles dans un endroit de rêve, ou du moins, échapper aux problèmes présents pour pouvoir se resourcer et créer une oeuvre inédite, et pour devenir enfin célèbre!
Oui, mais voilà, l'endroit en question, est un théâtre délabré, transformé en véritable bunker. Isolés du monde et désemparés par l'approche de leur hôte, nos écrivaillions s'affolent. Convaincus qu'ils sont l'objet d'une mise en scène propre à nourrir le best-seller de l'année ou le scénario d'un reality-show a succès, tous se lancent dans une compétition acharnée pour être la personne dont tout le monde retiendra le nom, aux dépends de leur propre santé ou celles de leurs comparses...
Ma note:
Ma critique:
C'est mon troisième roman de Chuck Palahniuk que je m'enfile cette année et j'ai été un peu déçu par cette histoire bizarroïde à la limite de l'écoeurement. L'auteur de "Fight Club" aime les personnages tordus, les oubliés de la société américaine avec lesquels il s'amuse au plus haut point, en les massacrant à coup de plumes tel un sale gamin, serial-killer en puissance, pourrait le faire avec une poupée démenbrée.
Et là, croyez-moi, tout y passe. Chuck Palahniuk leur fait subir toutes les atrocités et humuliations possibles, quitte à nous écoeurer pour de bon! L'histoire du premier héros (malgré lui) est tordante et véritablement hallucinante, mais il vous faudra un estomac très bien accroché, ainsi que l'ensemble de votre colon et de vos boyaux pour lire jusqu'au bout cette aventure de Monsieur "Sainte Descente de Boyau"! Moi qui adore ce genre de littérature (et d'histoire), je me suis surpris à lâcher: "mais putain, c'est dégueulasse!". C'est comme cela, un roman de Palahniuk, c'est déjanté, subversif et cela vous prend aux trippes.
Pour ce livre viscérale, les âmes sensibles sont invitées à passer leur chemin, car l'auteur nous plonge dans une satire de la Real-TV et de la socitété américaine, où la course à la célébrité semble être devenu le seul crédo. Le livre nous conte donc l'histoire d'une quinzaine de personnages qui s'enferment volontairement pour se libérer de leur passé, et pour devenir enfin célèbre. Mais à quel prix!!! Je vous laisse le soin de découvrir cette descente aux enfers à laquelle nous convie ce roublard de Palahniuk. Ce livre est à ce que la littérature ce qu'est "Planète terreur" de Tarantino au cinéma. Palahniuk pousse à l'extrême, et avec un plaisir certain l'aspect lugubre, grotesque, révoltant, ignoble et répulsif des personnages. C'est parfois poussif, et heureusement qu'il a eu l'heureuse idée de nous présenter en chaque début de chapitre une nouvelle rédigée par chaque héros. On découvre ainsi peu à peu l'histoire de ces malheureux et de ce qui les a poussé à joindre le bunker, et à avoir ces jolis sobriquets (Sainte Descente de Boyau; Mère nature; Miss America; etc.). La première histoire est d'ailleurs le grand moment de ce roman; et chaque nouvelle apporte un peu de lumière à cette farce macabre.
Toutefois, malgré ces nouvelles dans le roman, cela reste lourd et sans réelle envie de sortir de cette histoire, tout comme ces personnages qui au final préfèreraient crever au lieu de ressortir de là, vivant et anonyme. J'ai un peu eu le sentiment qu'il faisait trainer les choses en longueur, qu'il était payé à la ligne, voire au mot, surtout si ceux-ci sont dans le registre de l'immonde.
Bref, malgré quelques perles et historiettes à dormir debout, j'ai ressenti cela comme une oeuvre fatiguante, faits de restes qu'il a dû écrire dans sa jeunesse, et servant juste à nourrir son estomac...
et son portefeuille.
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