The Blade Artist ()
Voici ma critique de ce nouveau roman d'Irvine Welsh, le créateur de Trainspotting et nous offre un "spin-off" avant le troisième épisode:"Dead's men trousers", et met en avant le tumultueux Begbie, qui a bien changé et qui est désormais quelqu'un de connu et de respecté.
Résumé: Begbie le bagarreur, le copain violent de Renton dans Trainspotting, mène enfin une vie tranquille sous le nom de Jim Francis. Peintre et sculpteur à succès, il vit confortablement avec sa femme et leurs deux filles sur la côte californienne. Pour certains il est un escroc psychopathe, pour d'autres un visionnaire, et pour lui, il sait s'il veut continuer à jouir de la vie qu'il mène, il doit absolument maîtriser ses pulsions destructrices.
Suite au meurtre de son fils qu'il connaissait à peine, il regagne Édimbourg et retrouve ses amis, ils attendent de lui une sanglante vengeance. Pendant ce temps, de l'autre côté de l'Atlantique, sa femme découvre un passé sordide qui ne semble pas être un si lointain souvenir.
Begbie a-t-il vaincu ses démons ou bien va-t-il de nouveau succomber à ses accès de violences soudaines, surtout quand son passé lui rappellera ce qu'il est vraiment: un psychopathe.
Remarque: lu en anglais et en écossais
Titre en français: L'artiste au couteau
Ma note:
Ma critique:
J'avais raté ce roman d'Irvine Welsh et pourtant, il convient de le lire avant le troisième épisode de Trainspotting. Cet artiste au couteau est une sorte de spin-off, à placer entre "Porno" et "Dead's men trousers", et enfin, il permet d'ajouter une intrigue pour la suite et de répondre à la question suivante: l'incendiaire Begbie a-t-il réellement changé?
On le découvre ainsi artiste, isé financièrement, changé, marié, père de 2 ravissantes gamines et surtout, plein de self-control. Après une enfance difficile faites de violences familiales, d'humiliations à l'école du fait de sa forte dyslexie non diagnostiqué et enfin d'une adolescence faites d'expédients avec les petites frappes du quartier, on aurait pu penser que le psychopathe compulsif de Trainspotting (et de Porno) continuerait à vivre en détention la plus grande partie de sa vie. Et bien non, la prison lui a permis de prendre conscience de sa dyslexie et qu'il pouvait enfin apprendre et comprendre, réduisant peu à peu ses accès de colères légendaires. C'est surtout en cours d'art plastique qu'il développa son don pour la peinture et la sculpture et fût ainsi découvert par la fille d'un riche mécène.
C'est sur ce conte de fée des temps modernes que l'on découvre Begbie transformé: il savoure enfin une vie calme et sereine. Certes, il reste en proie à des pics de tensions et d'envies de tout casser. Le sport et ses sculptures mutilées, qui font jaser le tout Hollywood, sont une sorte d'exutoire à sa violence.
Dans ce cadre idyllique, Jim Francis Begbie est maître de lui, mais face au premier petit accroc, résistera-t-il vraiment à ses pulsions? Et face à son passé, pourra-t-il lutter contre sa vraie nature. Deux évènements vont faire que Begbie va montrer les dents: d'une part, la rencontre avec deux petites frappes californiennes reluquant d'un peu de trop près sa femme et ses filles, et de l'autre, le meurtre de son premier fils à Édimbourg, fils qu'il a peine connu, ayant été un père absent, en prison. Le revoilà plongé face à ses envies de vengeance et le lecteur redécouvre enfin le bouillonnant Begbie, prêt à la bagarre.
Ce retour en Écosse est un périple aux sources du mal pour Begbie, où tout semble aller de nouveaux de travers. Avec quelques flashbacks, on découvre son passé tumultueux, son côté tête de pioche n'hésitant pas à se fracasser contre plus fort que lui. L'auteur brouille toutefois les pistes en montrant un Begbie bien plus calme que prévu. Il nous laisse deviner peu à peu un être froid et calculateur, psychopathe et non psychotique. Le bouillonnant Begbie n'est plus. C'est désormais un prédateur qui attend le moment venu pour assouvir sa soif de violence. Et il faudra attendre la deuxième partie du livre pour que les accès de violence de Begbie rappellent la jubilation subversive des premiers romans de l'auteur écossais. Avec les années, Irvine WELSH a changé un peu son style, en laissant de côté l'outrancier ordinaire en se concentrant sur une intrigue psychologique et policière, un polar où son héros cherche qui a tué son fils, et par la même occasion, à savoir s'il est toujours le même, et si oui, s'il est en mieux ou en pire.
A vous de le découvrir...
Quelques liens:
- Site officiel de l'auteur
- Page facebook de l'auteur
- English slang and colloquialisms used in the UK, pour comprendre les passages en écossais