Crime beat (2007)
Toujours en interlude à mon interminable "American Black box" de Maurice Dantec, voici un petit livre pour les fans de Michael Connelly, et cela tombe bien, j'en suis un!Résumé: Attention, ceci n'est pas le dernier roman en date de Michael Connelly, et ce livre a peu de chances de paraîtres en français, vu qu'il s'agit d'un recueil de ses meilleurs articles lorsqu'il était journaliste en Floride pour "The Sentinel" et pour "Los Angeles Times" en Californie.
De l'un de tous ses premiers articles aux tous derniers parus (avant qu'il ne deviennent "écrivain" à temps complet), ce recueil permet de mieux comprendre la démarche de l'auteur dans son écriture et d'entrevoir certaines inspirations à ses différents best-sellers.
Ce livre se décompose en quatre parties distinctes et nous permet de faire le tour sur les origines de cet écrivain de polar exceptionnel.
- Les flics (the cops)
- Les tueurs (the killers)
- Les affaires (the cases)
- L'analyse d'un fan (the afterword)
Ma note:
Remarque: lu en anglais
Ma critique: "Stranger than fiction" .
J'ai toujours aimé relire les premières oeuvres de mes auteurs préférés, une fois que j'ai acquis leur style littéraire. Généralement, on y décèle la matière brute dans laquelle ils ont (et vont) exploités au mieux leur potentiel. Et avoir accès aux meilleurs articles de Michael Connelly m'a énormément motivé pour lire ce recueil.
Pourtant, la lectures de ces chroniques du crime est parfois un peu fastidieux. C'est en effet des compilations d'articles sur quelques affaires et cela reprend donc les meilleurs articles parus à l'époque sur le sujet; articles parfois parus à quelques semaines ou mois d'intervalles. Il en résulte donc une certaine répétition: chaque introduction d'article est toujours le résumé de l'article précédent, et certains paragraphes sont une reformulation de ce qui a déjà été dit. C'est là qu'on voit tout le travail de concision du journaliste, qui apporte une richesse supplémentaire à l'affaire, en tentant d'offrir aux lecteurs à chaque nouvel épisode de l'affaire différents points de vues autour de la même histoire.Au niveau des histoires, on est d'abord effaré par ces histoires de meurtres et de délits. Tuer pour une simple vengeance, cambrioler jusqu'à 4000$ par jour pour payer sa consommation quotidienne de drogue, crime gratuit et d'autres meurtres où il semble clair que les protagonistes ne se rendent même pas compte du mal qu'ils font. C'est assez effarant! Certes, c'est sûr qu'on doit avoir des crimes analogues dans nos contrées, mais c'est fou comme c'est déconcertant de lire de tels actes... Quoiqu'il en soit, c'est un excellent témoignage de ce qu'a été la société américaine dans les années 85/95.
L'autre point important de ces histoires, c'est évidemment de retrouver les trames et des ressemblances à certains crimes qui ont été la source de ces romans. On y reconnait clairement "The Black Echo", "Trunk Music", mais aussi le tout récent "Echo park" avec le crime près des écuries. Au niveau du style, ce n'est pas comparable, cela semble évident. Toutefois, c'est surtout dans le premier article du recueil sur les flics de Floride, où l'auteur a été plongé près de 2 semaines dans un commissariat pour suivre le quotidien de ces détectives, que l'on ressent un style analogue à ces livres, et que l'on reconnait le flic qui a donné les grandes lignes du caractère du personnage phare créé par Connelly: son célèbre inspecteur Hieronymus Bosch. On y retrouve ce goût prononcé de Connelly de décrire le quotidien, la frustration et la fatigue de ces policiers, face à toute cette violence, parfois totalement gratuite et sans motivation réelle, ne permettant pas de découvrir rapidement les mobiles du crime.
Pour conclure, il est intéressant de lire "l'afterword" de Michael Carlson qui conclue ce recueil, dans lequel il encense le travail d'écriture de Connelly, et développe une mini thèse sur ces articles réunis dans cet ouvrage. Les moins passionnés par cet auteur pourront rester uniquement sur cet afterword...
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