The Dark Hours de Michael CONNELLY

The Dark Hours (2022)

The Dark HoursMichael Connelly revient avec sa nouvelle héroïne, secondée par l'ineffable Harry Bosch.
Intrigue:La crise sanitaire et l'essor du mouvement "Black Live Matters" ont jeté le trouble sur toute la police de Los Angeles, et en ce soir du réveillon du nouvel an, Renée Ballard espère qu'il n'y aura pas de débordements, de part et d'autre. Aidée par Lisa Moore, les deux détectives sont à la recherche d'un nouveau type de violeurs, traquant des femmes qui vivent seules chez elle.
En attendant qu'ils frappent à nouveau pour les prendre en flagrant délit, ou au pire, mieux comprendre leur mode opératoire, elles découvrent la mort brutale d'un ancien membre d'un gang, qui s'est pourtant bien rangé il y a de cela près de 10 ans. Pour tous ses collègues, cela semble un règlement de compte tardif entre gangs qui ne mérite pas que l'on s'y attarde. Mais Renée n'est pas du même avis: elle découvre vite que l'arme du crime est liée à un crime non résolu, dont Harry Bosch, son nouveau mentor, était l'enquêteur principal.
A eux deux, ils enquêtent sur les liens éventuels entre les deux affaires qui se révèlent plus complexes et dangereuses. Renée va devoir prouver que chaque affaire compte, au péril de sa vie.

Remarque: lu en anglais
Titre français: Non encoré édité (début 2022)
Ma note: ma note
Ma critique:...



Trente-sixième roman de Michael Connelly qui essaye de tenir le rythme de 3 polars tous les 2 ans, en jonglant entre ses personnages clés: le détective Harry Bosch, l'avocat Mickey Haller et depuis peu, la détective Renée Ballard, qui a la particularité d'opérer durant la nuit.
L'entame commence donc comme souvent par la découverte d'un crime qui sort de l'ordinaire, et qu'un indice inhabituel va nous saisir, et nous faire dévorer son livre. Et comme à son habitude, c'est parfaitement réussi. Je regrette toutefois un peu les débuts de l'écrivain où ses romans étaient plus consistants, où du moins, les histoires se concentraient sur une seule affaire. Désormais, les livres de l'américain ont toujours cette même trame: deux affaires à régler en même temps, pour être plus proche de la réalité, mais aussi pour aller un peu moins loin dans l'exploration du crime.

Ce polar a quand même une nouveauté, elle va un peu plus loin dans la psychologie du personnage de Renée et de son ressenti envers la société et ses collègues. On l'a sent devenir peu à peu l'archétype du détective taciturne, quelque peu désabusé, mais tel un chien reniflant une piste, capable de se focaliser sur sa quête, allant contre vents et marées. L'auteur se sent tenté d'en faire une version féminie de Bosch. En effet, Renée se sent désespérément seule dans sa lutte contre le crime: trop de paperasse et manque d'empathie de la part de ses collègues.

L'assassinat d'un ancien membre d'un gang de "Las palmas 13" en est la preuve: ses collègues voient en la victime un règlement de compte entre gangs qui ne mérite pas que l'on s'y attarde. L'instinct de la détective lui indique le contraire, et l'indice clé la réconforte: l'arme du crime a déjà servi et elle est liée à une ancienne affaire non résolue, conduite par Harry Bosch. Elle est surprise de ne pas retrouver les anciens dossiers de ces 2 victimes. En allant voir Harry Bosch, qui est désormais son nouveau mentor, s'il avait gardé une copie de son dossier, ils découvrent un lien, qui pourrait une fois de plus entacher la police de Los Angeles avec la découverte d'un flic ripoux.

L'autre enquête est également un nouveau type d'affaire pour Bosch: l'agression sexuelle, et pour une fois, les victimes ne meurent pas et parlent. Michael Connelly, au travers de son héroïne, ce genre de nouveaux témoins est pour mettre en évidence le manque d'empathie des services de Police. Renée, qui n'avait jusque là jamais enquêté sur ce genre de crimes, reprend les bases et essaye de comprendre et se met en danger.
Alors que le premier tiers du livre était assez standard, Michael Connelly nous surprend en malmenant son héroïne, et de là, il nous captive jusqu'à la fin. Même s'il y va un peu trop fort et que la belle de nuit finit par en faire un peu trop à sa tête, l'écrivain revient à une écriture rapide, à l'action et à une enquête rondement bien mené. Le mode opératoire des agresseurs était un peu téléphoné, surtout pour ceux qui ont lu "Fair Warning" paru il y a quelques mois de cela.
Harry Bosch est quant a lui mis en personnage secondaire, son rôle n'est pas prépondérant dans l'intrigue, et sert juste de support moral et physique à Renée. Il serait donc temps d'offrir une belle retraite à notre fameux inspecteur pour laisser la place à sa nouvelle héroïne, qui devrait revoir le jour prochainement :).

Références


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