Pygmy de Chuck PALAHNIUK

Pygmy (2009)

Pygmy La coupe du monde se termine et je peux reprendre un peu le cours de mes activités normales (dont mon blog). J'ai pu terminé cette énième facétie de Chuck Palahniuk, qui nous livre le premier roman picaresque du XXIème siècle, avec un délire anti-capitaliste à la Fight Club; et fortement influencé par le style phonétique d'Irvine Welsh.

Résumé:
Pygmy et ses camarades débarquent dans une modeste ville du Middle-Ouest américain pour un séjour linguistique. Ces jeunes que des familles accueillent comme de gentils petits écoliers viennent en réalité d'un mystérieux pays totalitaire, dans lequel ils ont été formés à toute forme de technique de combat, d'espionnage et de sabotage.
Sur fond d'échanges culturels, ces jeunes ados sectaires décryptent "l'American way of life" pour mieux infiltrer le pays et nous dévoilent peu à peu dans leur rapport secret, leur intention de mettre en oeuvre une action terroriste sans précédent.
Mais face à cet Amérique inculte et corrompue jusqu'à la moelle; leur haine indéfectible envers la société capitaliste suffira-t-elle? En effet, l'ignorance dans laquelle baigne ces familles américaines ne serait-elle pas source du vrai bonheur?

Ma note:

Ma critique:



Céans commence rapport 1-nique agent mézigue, opérateur Serial Joker, bloggeur du site de ce site ici, Monde Internet, Cybérie. Mission: décrypter livre du sous-versif agent capitaliste Palahniuk. Priorité: accomplir mission avec succès top-eksellent et donner en-vie lire mots sur papier dont nom codé est "Pygmy".
En vue notification officielle, pas sur que lecteurs blog dde cet agent-ci comprendre critique.


Rassurez-vous, je n'ai pas fumé la moquette. Je viens juste de lire le nouveau délire trash de Chuck Palahniuk et je vous offre une introduction à la manière de son héros "Pygmy", nous transmet ses rapports sur son infiltration.
Comme vous pouvez le comprendre, Chuck Palahniuk bouscule les codes literraires, en malmenant la langue écrite, à mi-chemin entre du petit nègre, le style phonétique d'Irvine Welsh et bien entendu la touche subversive de Palahniuk, fait à base de juxtapositions de noms et de sobriquets allégoriques condensés. C'est parfois assez complexe à lire, vu qu'il utilise du vieil argot (excellent travail de Bernard Cohen, le traducteur), qu'il n'emploie aucun article ni pronom, et quasiment aucune conjugaison. On ne comprend parfois pas tout du premier coup: il est nécessaire de relire (soit en mode phonétique, soit de rechercher la signification d'un mot argot (exemple; mézigue veut didre "moi"), soit de s'imager la scène (porte cicatrisée pour signifier "porte refermée")

En tous les cas, même si c'est parfois illisible, c'est délirant à lire. Les adjectifs ou nom qu'il attribue aux personnage sont fort amusants. La force de Palahniuk est de doter son héros d'un esprit analytique hors du commun et fortement décalé; mais aussi d'une absence totale de raisonnement logique. Le petit héros décrit les choses tel qu'il les voie, avec ses mots à la con, dévoilant ainsi l'absurdité même de l'action pour notre plus grand plaisir; mais sans comprendre la finalité de la chose.
Ce prisme biaisé est délirant. Les scènes à l'église, à l'école et au Wall-Mart sont à pisser de rire; sans oublier la description des tiques et manies de ces américains moyens: la mère folle de ses sex-toys, le prêtre pédophile, la petite frappe du coin qu'il finira pas sodomiser à sec; la petite s?ur, ses camarades espions, etc.
Chuck Palahniuk nous jette à la gueule son génie analytique tout en nous balançant les pires ordures et déchets communs de la langue, comme quoi, il y a finalement de bonnes choses dans le porc américain. On aimerait retrouver à chaque paragraphe ces perles mais bon, il faut éviter l'overdose; car comme dans Fight-Club, Choke ou Peste, vous risquez de vous retrouvez à user des propres tiques de langages de l'auteur dans vos conversations de tous les jours. J'espère ne pas en abuser et surtout ne pas reprendre les citations de ces grands penseurs que sont Staline, Hitler, Mao, etc. que Pygmy reprend à tout-va.

Evidemment, l'intrigue du livre est totalement bancale. Le seul trait littéraire admissible est que Pygmy est une oeuvre picaresque du XXIème siècle. On imagine bien que le pays totalitaire est un mélange de Corée du Nord, d'Afghanistan et d'Albanie (avant glasnost) et que le petit Pygmy y a subi un lavage de cerveau méthodique pour devenir une machine à tuer, et surtout, un petit homme ne sachant pas raisonner. On voit mal ce petit garçon chétif devenir un maitre d'art martial, capable de déchirer le cul d'un molosse de 2 mètres, qui deviendra fou amoureux de son petit tortionnaire. Molosse, qui malgré lui, fera basculer le petit pygmy vers le côté éclairé de la lumière et de la reconnaissance des autres. Car oui, Pygmy deviendra un vrai héros, pas forcément comme l'entend les dirigeants de son pays d'origine. Il s'accomplira tel un héros des ?uvres picaresques; pour nous délivrer une morale assez surprenante pour ceux qui connaissent Palahniuk. Mais ce final ne s'inscrit-il pas finalement dans cette farce littéraire.
Palahniuk aurait-il inventer la version manga du roman? Je pense que oui.

Quelques liens:


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