The Late Show de Michael CONNELLY

The Late Show (2017)

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Après Hieronymus Bosch et Mickey Haller, Michael CONNELLY nous dévoile son nouveau personnage: une femme flic de Los Angeles qui a la dure tâche de faire le service de nuit.
Résumé: Renée Ballard avait un avenir tout tracé dans la police de Los Angeles mais depuis un différent avec l'un de ses supérieurs, la voici placardée au service de nuit: "the late show". C'est l'inspectrice de nuit, qui est automatiquement dépechée sur tous les meurtres et crimes et commis dans la nuit, avec le plus souvent la remise de la suite de l'enquête le lendemain à ses collègues...
Une nuit, la voici confrontée à 2 enquêtes qu'elle aimerait mener jusqu'au bout: la tabassage et viol d'une prostituée laissée pour morte, et la victime colatérale d'une serveuse d'un règlement de compte dans une boite de nuit.
Et ce contre l'avis de son partenaire et de son ancien supérieur qui veut prendre à lui seul l'investigation sur la fusillade.
Voilà Renée sur les traces de 2 crimes qui pourraient lui couter très cher, ou bien la sortir de cette zone sans issue.

Ma note: ma note
Remarque: lu en anglais
Ma critique:



Michael CONNELLY laisse de côté ses 2 personnages clés avec lesquels ils jouaient. Ils font partis du passé puisque dès les premiers chapitres, l'auteur s'amuse de faire référence à la série Bosch sur ce vieux et ténieux détective. Voici donc Renée Ballard, femme flic métisse (moitiée hawaïenne) aux allures garçon manqué et particulièrement tétue et parano.
Il faut dire que sa requête contre harcèlement sexuel envers son ancien chef l'a évincée d'une belle carrière et qu'elle est maintenant placardée et méprisée par bon nombre de ses collègues homme. Revancharde, un tantinet parano, Renée sait qu'elle n'a plus droit à l'erreur si elle veut retrouver un vrai poste de détective au sein de la police de Los Angeles.

En tant qu'enquêtrice de nuit, Renée et son collègue sont les premiers appelés sur un crime ou un vol constaté entre 20H et 8H du matin. Sa fonction réside surtout de bien s'assurer de bien lancer l'enquête, que les services techniques soient bien en place et de se lancer vers la première piste viable, s'il y a. Mais son travail consiste surtout à rédiger le premier rapport pour le transmettre aux équipes de jour, qui pourront mieux gérer l'enquête (interviews, procédures, etc.). Il est rare que les flics de nuit gardent leurs enquêtes

Le début du livre commence sur les chapeaux de roues. Non par une intrigue ou un crime machiavélique mais par une multitudes d'informations: cela va à 100 à l'heure, des phrases courtes, des discussions entre les protagonistes remplies d'acronymes, de petites actions et de petits et gros crimes, afin de montrer l'état d'urgence et de stress dans lequels sont mis les détectives de nuit. On croit perdre vite son latin dans tout ce jargon de flic mais l'intelligence de l'auteur fait qu'il explique peu à peu les termes et abbréviations.
Après cette introduction expéditive, Michael Connelly met en avant toute la frustration du rôle des détectives de nuit: ils ne peuvent pas mener l'enquête la nuit et le jour. Les interrogations des proches, les demandes et suivis des procédures se font le jour. Ils doivent donc gérer l'instant: les témoins sur place, les techniciens et l'éventuelle chasse aux premiers suspects. Ils doivent donc passer la main la plupart du temps à leurs collègues diurnes. Ce n'est que très rarement qu'ils gardent une enquête et la tenacité de Renée Ballard pour garder ses enquêtes est donc assez mal vue, du fait que son emploi du temps noctambule ne lui permettra pas d'investiguer toutes les pistes.

Pour cette premer polar avec sa nouvelle héroïne, Michael Connelly lui fait résoudre 3 enquêtes le temps d'un long week-end, c'est dire que le style est nettement plus rapide que les précédents livres de l'auteur. Tout d'abord, nous avons une petite enquête sur un vol de carte bleue, ensuite le viol et tabassage de la prostituée et enfin le réglement de compte dans la boite de nuit, et ce malgré son rôle secondaire dans l'investigation de la tuerie et surtout cette étiquette de mouton noir qui colle à la peau de l'enquêtrice.
Il faut dire que son personnage est assez atypique: insomniaque, fan de surf (et de paddle) et SDF: 3 heures de sommeil lui suffisent et c'est généralement sur la plage après son sport qu'elle se repose, et repart au travail où à la recherche de nouveau spot... Son mode de vie et son entêtement dans ses enquêtes, et son affaire d'harcèlement font d'elle une solitaire, qui se méfie de tout. Renée est en ce sens bien à l'image de Harry Bosch: un loup solitaire qui doit aller plus vite que la meute s'il veut survivre.

Et Renée va devoir aller vite et à l'encontre de ses siens pour mener ses enquêtes. Pour dépêcher les choses, Michael Connelly fait venir assez vite les présumés coupables dans l'entourage de l'inspectrice, car il faut bien que ses enquêtes se bouclent le temps du week-end, avant que tout soit transmis à ses collègues. Michael Connelly évite que son polar soit un "page-turner" avec d'incessants rebondissements. Tout reste plausible et la tension monte peu à peu. Le passage avec l'avocat est un pur moment de jubilation. Le final est tendu et les 50 dernières pages se lisent d'un trait!

Vivement la suite!

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