Sueurs froides
Critique: Que dire d'autre sur un chef-d'oeuvre qui a fasciné (et fascine encore) toute une génération de cinéastes ? De Martin Scorsese en passant par Brian de Palma, Tim Burton (la scène du clocher de "Batman" renvoie à celle de "Vertigo") et David Lynch, tous ont été à leur tour obsédés par ce film. La portée du film a été considérable et responsable de beaucoup de vocations. Du point de vue strictement technique, Vertigo a imposé de grandes innovations. Outre le travelling circulaire utilisé par De Palma pour symboliser des retrouvailles entre personnages, on peut citer également l'effet de distorsion visuelle symbolisant le vertige de Scottie. Ainsi, Steven Spielberg l'utilise à merveille dans Shark (Les dents de la mer). Il s'agit de la scène où Brody prend conscience de l'attaque du requin sur la plage. Vertigo est donc une réussite à tous les niveaux, que ce soit du point de vue narratif, visuel et sonore. Comme l'a fait remarquer Martin Scorsese, il paraît étonnant qu'à la fin du système des grands studios, une oeuvre aussi personnelle ait pu voir le jour. Pourtant, à sa sortie, le film n'est pas un immense succès, c'est sur le long terme qu'il acquiert le statut de grande oeuvre. Au fil des années, il avait perdu l'éclat de ses couleurs à cause de la détérioration des copies existantes, détruisant par-là même une obsession. Heureusement, les deux restaurateurs Robert A. Harris et James C. Katz ont fourni un effort considérable pour éviter la destruction de l'oeuvre d'Alfred Hitchcock. Aujourd'hui, on peut admirer le film dans son éclat originel et son format grand écran Vistavision. Ce travail de restauration permet de dire que le souvenir du fantôme de Madeleine hantera pour longtemps l'esprit des spectateurs. Extrait: Décryptage du film Autre(s) film(s) du réalisateur |