L'alcool est un gouffre au fond duquel on croit trouver l'oubli, telle est la quête du jeune Gabriel Fouquet. Quant à Albert Quentin, il y a déjà longtemps qu'il a trouvé l'oubli, mais une chose est sûre, c'est que l'alcool ne l'a pas oublié.
Tel pourrait être le synopsis de ce somptueux film. Ce film tourne, virevolte, s'égare autour de la plus liquide des drogues en vente licite: l'alcool. L'alcool pour oublier, mettre de côté ses soucis, enlever son fardeau de peine pour prendre des habits neufs d'un chevalier de la table ronde, acquérir ce sourire des jeunes premiers, sentir la joie au cœur battant fort comme celui d'un éphèbe amoureux, et avoir le foie tout engourdi par tant d'hydromel.
Gabriel Fouquet se sent invincible dès qu'il a eu sa goutte, et le vieux Albert aimerait tant retrouvait sa jeunesse d'antan, en buvant cet élixir de jeunesse. Ils y arriveront tous les deux, vivront leur épopée de milles feux, et rien ne les arrêtera, si ce n'est la gueule de bois.
Un singe en hiver est sans doute l'un des plus beaux films sur le sujet de l'alcool. Il donne malheureusement envie de boire et de sortir crier son amour pour la vie, serrer des mains à des inconnus, chanter et faire le torero pour sa belle de Cadiz... Un chef d’œuvre je vous dis!