Un de mes films cultes:

Un prophète




Note des acteurs principaux: 10/10
Note des acteurs secondaires: 7/10
Note du scenario: 9/10
Note de la photographie: 7/10
Note du montage et de la realisation: 9/10
Note de la musique et de la sonorisation: 7/10

(2009) de Jacques Audiard 10/10 

Synopsis:
Condamné à six ans de prison, Malik El Djebena ne sait ni lire, ni écrire. A son arrivée en Centrale, seul au monde, il paraît plus jeune, plus fragile que les autres détenus. Il a 19 ans. D'emblée, il tombe sous la coupe d'un groupe de prisonniers corses qui fait régner sa loi dans la prison. Le jeune homme apprend vite. Au fil des missions qui lui sont confiés, il s'endurcit et gagne la confiance des Corses.
Mais, très vite, Malik utilise toute son intelligence pour développer discrètement son propre réseau...

Genre:
Ascension sociale en milieu carcéral
Scene:
La première sortie de prison
Distribution:
    • R&alisateur: Jacques Audiard
    • Acteurs:
      • Tahar Rahim - Malik El Djebena
      • Niels Arestrup - César Luciani
      • Reda Kateb - Jordi
      • Adel Bencherif - Ryad
      • Leïla Bekhti - Djamila
    • Distribution:
      • Produit par: Lauranne Bourrachot, Martine Cassinelli, Pascal Caucheteux et Marco Cherqui
      • Sortie le: 26/08/2009
      • Distribué par: UGC
      • Pays d'origine: France
    • Autres informations:
      • Durée: 2h30
      • Scénario de: Jacques Audiard, Abdel Raouf Dafri, Nicolas Peufaillit et Thomas Bidegain
      • Musique de: Alexandre Desplat
      • Récompenses:
        • 2008 - Grand prix du Jury au Festival de Cannes
        • 2009 - César du meilleur film
        • 2009 - César du meileur acteur pour Tahar Rahim
        • 2009 - César du meilleur second rôle pour Niels Arelstrup
        • 2009 - César du meilleur espoir masculin pour Tahar Rahim
        • 2009 - César du meilleur réalisateur
        • 2009 - César du meilleur scénario original
        • 2009 - César de la meilleure photographie
        • 2009 - César du meilleur montage
        • 2009 - César des meilleurs décors
Site Web:
Lien ImdB:
Critique:

Dure réalité que la prison. Jacques Audiard n'a pas fait dans la dentelle, ni dans le facile. Il a tenté d'apporter une vue objective sur la prison, qui n'est ni un monde d'anges, ni un enfer au quotidien. Un monde darwinien résolument sordide où la moindre faiblesse est exploitée par les meutes de truands et de petites frappes.
Jacques Audiard évite ainsi les clichés hollywoodiens sur la prison et préfère nous jeter en pleine le mal-être des incarcérés, un mal terriblement réel.

Une ascension sociale en milieu carcéral

Bizarrement, ce huis clos carcérale raconte l’ascension sociale du jeune Malik dans cette société. Il arrive seul, démuni, ne sachant ni lire ni écrire, il est sans connaissance, ni à l'extérieur et encore moins à l'intérieur. Et pourtant, il va s'en sortir, en étant malmené par un parrain corse intraitable, qui voit en lui la victime idéale: un esclave.

De ce dure apprentissage de la vie, on ne voit pas passer le temps (2H30) car la mise en scène est menée de main de maître. Atmosphère étouffante avec l'univers gris et sale de la prison, des murs et barreaux omniprésents, il y a pourtant une liberté qui se dégage de ces êtres. Ils gardent un pouvoir et une aura sur l'extérieur. C'est assez surprenant et les rares et éphémères sorties du jeune Malik procurent de véritables montées d'adrénalines. Jacques Audiard donne ce sentiment étrange que l'intérieur de la prison est plus sécurisant, moins dangereux. Ou du moins, plus simple à comprendre.
Le réalisateur révéla plus tard qu'en effet, son univers carcéral est une métaphore de la vie en société où il faut apprendre à louvoyer, à composer avec les forces contraires, à choisir le moindre mal, ou la solution la moins pire, tant qu'une vraie solution n'est pas acquise.
Le film est d'ailleurs une belle incarnation de la dialectique du maître et de l'esclave, qui va au-delà de la relation père/fils ou maître/apprenti. Ce n'est qu'à la fin que l'on comprend mieux le petit jeu auquel s'est plié Malik durant toutes ces années de labeur pour son maître.

2 grands acteurs

Ce film est aussi époustouflant par la prestation de ses principaux acteurs. Niels Arestrup est tout simplement ENORME! Son césar du meilleur second rôle aurait mérité celui du comme meilleur acteur, mais bon, que dire de Tahar Rahim, qui lui aussi le méritait. La prestation de Niels Arestrup est un exemple du genre sur le pouvoir par la parole, le silence et surtout le regard, une force d'assertivité exemplaire dans ses silences, et une furie explosive dans ses moments de colères. Il nous sort des répliques que tout acteur aimerait jouer (le "mais c'est quoi ces bonnes nouvelles là!"), il incarne désormais le grand méchant du cinéma français. Face à lui, le jeune Tahar Rahim est tout autant impressionnant dans l'humilité. Avec sa gueule cassée, il nous surprend pas à pas et nous sommes heureux du dénouement. Et même s'il est loin d'être un ange, il est toujours réconfortant de voir que c'est un méchant s'en prend à de plus méchant que lui; et c'est là aussi une récurrence du cinéma d'Audiard: rendre beau et humain des êtres qui, à première vue, n'en mérite plus la peine.


Extrait: Bande annonce


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