DURAN DURAN
Rio (1982) Tout jeune ado (ou encore enfant), mes idoles étaient comme tous les gamins de l'époque Michael Jackson, Wham! et Duran Duran. J'avais aussi un amour inconsidéré pour Rod Stewart mais c'est bel et bien Duran Duran que je garde comme mon péché mignon. Et ce "Rio" n'est pas qu'un péché mignon, mon plaisir coupable. Tout d'abord, c'est de loin le meilleur album du groupe, le plus novateur et le plus sophistiqué du groupe anglais. Mais c'est plus que cela: c'est un album qui incarne parfaitement la grandeur et (déjà ) le début de la décadence de la pop anglaise dans les années 80; où l'image compait presque plus que les chansons. Après un premier album très intéressant avec un de ces tubes que j'adore ("Planet Earth"), les néo-pirates de Duran Duran passent à la mode des néoromantiques (en opposition aux punks crados) et leur maison de disque les aide à frapper un grand coup. Avec une image hyper stylisé pour attaquer tous les marchés, dont le marché américain, ils surprennent leur monde et se placent comme la figure de proue de la Brit-pop. Avec d'une part l'intervention de Patrick Nagel pour la réalisation de la pochette, rendant de suite un aspect papier glacé de luxe, et de l'autre, des clips glamours où l'on voit le groupe sapés comme dans les magazines de mode, déambulant dans des endroits paradisiaque, en compagnie de splendides créatures. Duran Duran vend une image de rêve et sera souvent critiqué comme un groupe façonné par leur maison de disques. C'est certes vrai, mais force est de constater que la qualité de l'album est d'une richesse incroyable. Ce Rio est d'abord un son très travaillé, synthétique et épuré, que l'on a plaisir à entendre. Colin Thurston a su créer l'image que voulait dégager le groupe (et certainement EMI) en développant un nouveau son qui apporte autre chose, un peu comme le touché soyeux du papier-glacé vantant des produits de luxe. C'est ce touché qui fait la différence et l'alchimie de ces mélodies soyeuses font que nos oreilles sont tout simplement conquises. Les mélodies glissent par magie et s'enroulent autour de rythme catchy de la basse John Taylor, et des riffs ciselés d'Andy Taylor. Les chansons baignent dans un halo de magnificence, ni trop new-wave, ni trop funk, ni trop rock, ni trop dance, mais bien un subtil mélange de tout cela. Informations sur l'album:
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