KING CRIMSON
The Power To Believe (2003) Treizième album du Roi Pourpre qui marque la fin de la troisième vie du dinosaure (après les années 70 et 80). En effet, 8 ans plus tôt, le groupe avait marqué son retour avec un double base rythmique (Bill Bruford et Tony Levin d'un côté, Trey Gunn et Pat Mastelotto de l'autre) et au fil des années avec quelques concerts parsemés, c'est finalement la jeune garde qui resta fidèle et sous les ordres de Robert Fripp pour délivrer le très complexe "Construction of Light", et trois années plus tard, ce "Power to believe", moins complexe et plus rentre dedans. A l'origine, cet album devait s'appeler "Nuovo métal" mais jugeant que le titre était un peu trop prétentieux, King Crimson changea de titre. Même s'il y a une certaine continuité avec le précédent album dans sa construction, le groupe développe un son nouveau indéniable: plus lourd, chargé en radioactivité inquiétante. La gamme sonore de la guitare-basse Warr (sorte de stickbass) de Trey Gunn élargie le spectre dynamique du groupe, et l'inclusion de samples et bruits électroniques issues de la batterie de Pat Mastelotto et des expérimentations guitaristiques d'Adrian Belew viennent déstabiliser le jeu de guitare ultra-ciselé et entremêlé des 2 guitaristes. La musique de King Crimson n'a jamais été aussi complexe et la tournée avec Tool a dû apporter son lot d'expérimentations de développer une rythmique avec plusieurs strates, à première vue étanches des unes des autres, jusqu'à cela forme un tout compact, homogène et indestructible. Et c'est en cela que ce nouveau métal est fait. Un nouveau son, certes, mais on reste dans la continuité du groupe. Ces strates musicales rappellent des morceaux comme "The Talking Drum" où on se laisse embarqué par une rythmique pour se faire dévorer quelques moments plus tard par des riffs terrifiants. Les morceaux "Dangerous Curves" ou "Elektrik" sont captivants avec leurs riffs de basse (puis guitare) hypnotiques, qui laisse libre cours à la batterie de Pat Mastelotto: deux purs chefs d'oeuvres à faire kiffer tout amateur de batterie. Adrian Belew fait sa diva, en donnant le meilleur de lui-même, mais en étant également à la limite du supportable. Il ressort le son des Elephantories (que j'adore), il continue à rire de l'image culte du groupe. Après "Dinosaur" contant les déboires d'un groupe de se défaire de son passé, puis "ProzacK Blues" sur l'incidence des forums de discussions (l'ancêtre des réseaux sociaux) sur la santé mentale du groupe, Adrian Belew s'épanche sur le formalisme musical ambiant ("faut que je trouve les mots pour en faire un couplet, puis un refrain puis rechanter cela afin que vous soyez heureux avec ce que vous avez") et la différence "King Crimson". L'ennui, c'est qu'il nous sort une voix trafiquée par sa guitare sur les intros des différents "Power to Believe" qui sont disséminés dans l'album. Mon Dieu que je ne supporte pas un son de voix déformée, les prémisses de l'auto-tune qui fait tant de ravage dans le rap et la pop de nos jours. Informations sur l'album:
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