SUICIDAL TENDENCIES
The Art Of Rebellion (1992) "Suicidal Tendencies", "ST" pour les intimes, était à l'origine un groupe à classer entre le genre Punk et Trash, que l'on qualifiera plus tard de punk-core. Peu à peu, ils ont à la fois évolué avec un son plus mélodique (comme en témoigne le morceau "How Will I Laugh Tomorrow When I Can't Even Smile Today") et surtout vers un son beaucoup plus funk, ce qui leur valu de créer un side-project: "Infectious Grooves" pour ne pas déstabiliser leurs fans de base… Et c'est ainsi que les "ST" sont devenus au débuts des années 90 comme l'une des figures de proues du métal crossover, parmi Faith No More et les Red Hot Chili Peppers, avant que les Rage Against The Machine ne raflent la mise. Du punk vers le Funk métalCette transition musicale a d'abord été marquée deux ans plus tôt, avec leur excellent "Lights...Camera...Revolution!" (1990), et cette mise en avant d'une basse plus funky et d'une structure des chansons toujours plus élaborées. Avec "The Art of Rebellion", Mike Muir et sa bande vont un cran plus loin, et un niveau plus haut dans l'excellence. Laissant de côté leur aspect trash et punk où deux seuls deux morceaux rappellent ces origines tumultueuses ("We Call This Mutha Revenge" et "Gotta Kill Captain Stupid"), c'est bien dans un crossover métal fusionnel dans lequel est plongé l'inspiration bouillonnante du groupe. Robert Trujillo, l'orfèvre des STC'est surtout l'influence du bassiste Robert Trujillo, avec son jeu de basse énorme, qui marque ce virage crossover. Et ce n'est pas étonnant que par la suite que les 2 entités "Infectious Grooves" et "Suicidal Tendencies" finirent par en faire qu'une. Déjà , en concert, Cyko Miko (alias Mike Muir) et Robert trujillo faisaient la première partie du groupe avec "Infectious Grooves". Et quand Cyko Miko fit son album solo, ce fût même une tournée avec les 3 groupes qui jouaient, avec ce fou de Mike Muir chantant pour chacun d'entre eux, et offrant ainsi à ses fans plus de 3 heures de concert… Dommage que Robert Trujillo se laissa tenter par le chant des sirènes de Metallica, mais que voulez-vous une proposition comme celle-ci ne se refuse pas. Mais revenons à ce putain d'album, l'un des meilleurs du métal crossover comme je vous le répète. Brutal mais JovialAvec un son nettement plus travaillé que son prédécesseur, "The Art of Rebellion" est d'une puissance mélodique incroyable, avec des introductions de toute beauté ou ses breaks aériens faites de splendides vocalises. Le spectre vocal du chant de Mike Muir s'est étendu, allant du chant feutré à la hargne vindicative, et parvient à nous faire oublier son manque de coffre, malgré sa carrure de body-builder. C'est surtout cette dualité avec son chant vindicatif et sa bonhommie de Mosher fou qui séduit: il a la carrure d'un ours mais l'entrain bondissant d'un nounours, ce qui résume parfaitement le côté décalé du groupe, à la fois brutal et festif (Violent & Funky, pour paraphraser l'une de leurs chansons paru plus tard). Et que dire de cette basse, de ces énormes slaps funky qu'on reçoit en pleine tronche, et là aussi, on est bien content que ce ne soit que des riffs (et pas des baffes) que ce gars-là nous collent car Robert Trujillo, a des mains monstrueuses et ses doigts courent sur tout le long de son manche tel un fou furieux, et là aussi un fou guignolesque, festif et jovial, toujours à la recherche du meilleur groove possible. Le jeu de guitare de Rocky George et de Mike Clark est dans la plus pure tradition du métal des années 90, dans la lignée de ce qu'à développé Metallica, un jeu de guitare acéré d'un côté et de l'autre, un jeu ciselé apportant richesse et profondeur. Le summum est sur le début de "Monoploy Of Sorrow", avec ses guitares sèches (et sa version française "Le Monopole des Sanglots"). Au milieu de ce groove balistique, deux hommes qui canalisent ce métal crossover déferlant: Josh Freese, batteur mercenaire (A Perfect Circle, Nine Inch Nails, Guns N' Roses, QOTSA,...) qui remplace au pied levé l'ancien batteur et de l'autre Peter Collins (Queensrÿche, Rush, Gary Moore) qui démontre que ses productions ne sont pas si froides et intellectuelles. Ils apportent au groupe une meilleure fluidité dans les compositions (évitant les breaks faciles), avec une approche assez progressive. Au final, cet art de la rébellion reste de loin le meilleur du groupe, le plus commercial et le moins bordélique, et l'une des références dans le style du crossover. Par la suite, le groupe se saborda peu à peu, Mike Muir préférant l'anarchie constante de leurs débuts. Bonus MP3 pour les fans francophonesPour finir, je vous propose un petit cadeau bonus qui se trouve être difficile à trouver, à savoir la version française de "Monoply on Sorrow" ("le Monopole des Sanglots") qui était disponible sur le single promotionnel de "I'll hate you better". Le Monopole des Sanglots (Monopoly on Sorrow french version) - 10.2Mo - MP3 320kbps: Informations sur l'album:
|
revue de mes meilleurs albums par décennies:
{ 1970 | 1980 | 1990 | 2000 | 2010 | 2020 }
-- ou --
Revue de mes albums chroniqués ces dernières années:
{ | 2005|2006|2007|2008|2009|2010|2011|2012|2013|2014|2015|2016|2017|2018|2019|2020|2021|2022|2023| }Découvrez également:
- Ma cédéthèque idéale: découvrez mes meilleurs albums
- Ce que j'ai écouté ces dernières années, mois par mois, émoi après émoi (et ce depuis 2005)
- Et d'autres albums paru avant 2005 qui valent le détour...
- Quelques 200 sonneries gratuites pour vos smartphones...
- Et les courtes alertes sonores pour vos smartphones
- The Millenium ProjecKt: Plus de 500 morceaux de référence, la compile des compiles
- L'infreduptible: Des compiles annuelles bien plus personnelles
- Les concerts que j'ai vu...
- Franchissez le mur du son: un mur de son fait d'images... (Enfin, si votre connexion vous le permet)