Two Kinds of truth (2017)
Voici de nouveau le retour de mon inspecteur favori: Harry Hyeronimus BOSCH et le voici dans de sales draps où il doit agir sous couvert et son nom est mis en patûre suite à une enquête baclée où il aurait mis en prison le mauvais coupable il y a plus de 20 ans de cela.
Résumé: Au sein du commissariat de la petite bourgade de San Fernando, toute l'équipe à laquelle Harry Bosch vient en aide est mobilisée sur le double-homicide de pharmaciens du centre commercial du coin de la rue. Etant le plus expérimenté et non directement rattaché à la division (retraité, il travaille à mi-temps), il se retrouve agent de couverture pour investiguer la piste du business des fausses prescriptions, qui semble être la cause de cette vendetta envers la pharmacie.
En parallèle, la police de Los Angeles réouvre une enquête qu'Harry Bosch avait brillement conclu il y a de cela plus de 20 ans et ayant mis un violeur en série derrière les barreaux pour la perpétuité. Il se serait manifestement trompé: l'ADN ne trompe pas. Harry Bosch aurait-il falsifié les preuves?
Ma note: 
Remarque: lu en anglais
Ma critique:
Malgré la venue d'une nouvelle héroïne Renée Ballard, Michael Connelly reste accroché à son inspecteur star et lui trouve un rôle qu'il n'avait jamais occupé: flic infiltré.
Pour le mener jusque là, l'auteur utilise le stratagème que le commissariat de San Fernando est de loin le plus petit de la mégalopole de Los Angeles et qu'ils ne peuvent s'offrir le service de flics dédiés à certaines missions. Stratagème plausible mais trame policière assez éculée ou chaque auteur de polar envoi, le temps d'un livre, son héros dans les bas fonds de nos grandes villes. Ici, le vieil Harry incarne un retraité SDF accroc aux anti-douleurs, trimbalé par la mafia à parcourir bon nombre de pharmacies peu regardantes sur l'origine et la demande des ordonnances. Et lorsqu'il le peut, il tente de remonter le réseau mafia local et de remonter aux éventuels criminels de la pharmacie.
En parallèle, il se retrouve dans l'oeil du cyclone avec cette ancienne enquête où il aurait falsifié une preuve, et mis sous les verrous le mauvais criminel. Là, cela change un petit peu même si souvent les adversaires d'Harry Bosch ont tenté de le piéger ("A Darkness More Than Night"; "Concrete Blonde"). Là, l'évidence de la trace d'ADN d'un autre criminel est une preuve qui ne trompe pas, et face à cette évidence, le lecteur fan de l'inspecteur Harry peut défaillir.
Dommage que cela soit de courte durée, d'une part Harry Bosch se sent infaillible sur l'enquête qu'il avait mené 20 ans plus tôt, et d'autre part, la fine couche de doute qu'il pouvait avoir est vite balayée à peine dans le deuxième quart du livre... C'est un peu dommage que Michael Connelly n'ait pas laissé le lecteur plus longtemps dans le doute.
On se laisse agréablement baladé entre ces 2 enquêtes, se préoccupant finalement plus pour le rôle d'infiltration. J'ai toutefois trouvé une certaine gêne dans la lecture de cette enquête, sans savoir si cela un peu traité de manière légère ou bien une réelle difficulté de sentir la réalité de cet "esclavage moderne" des SDF par la mafia, sans parler que Bosch se retrouve cette fois-ci réellement en danger, sans l'insigne de Flic lui offrant une certaine protection et une autorité certaine.
Quoiqu'il en soit, le message final de l'auteur sur l'internationalisation, la ramification et l'atomisation des réseaux mafieux montrent la cancer irréversible de la société américaine (et de nos sociétés modernes), que les métastases du mal touchent désormais toutes les strates de la société et que le pouvoir de la justice semblent vain face à ces fléaux.
Bref, même si on se délecte de cette nouvelle histoire d'Harry Bosch, on trouvera à redire sur ce vingtième Harry Bosch: une enquête sur son passé trop vite découverte et une mission under-cover un peu trop "capillotracté". Monsieur Connelly, il est temps d'en finir et de balancer Harry en dehors de ce vol ronronnant...
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