UK
uk (1978) Rares sont les supergroupes qui ont réussi et qui ont marqué. En plein raz de marée du punk et de la disco, UK a évidemment failli mais il est l'un des rares qui s'est démarqué par sa qualité et et qui a gagné une vraie estime, et avec le temps, a fini par gagner ses lettres de noblesse et son statut d'album culte. UK, c'était donc la fine fleure du rock progressif. D'un côté, John Wetton et Bill Bruford (orphelins de King Crimson), perdus dans leurs expériences solos, de l'autre, Eddie Jobson (Roxy Music et Frank Zappa) cherchant la reconnaissance de son immense talent, et au milieu un guitariste hors du commun, à la recherche d'un nouveau son: Allan Holdsworth (Soft Machine, Gong). La genèse du groupeC'est par le biais des 2 anciens membres du roi pourpre qui se créée le groupe: John Wetton avait remplacé le bassiste de Roxy Music pour leur tournée mondiale et a ainsi rencontré Eddie Jobson. De l'autre, Bill Bruford, souhaitant créer son groupe de jazz, fit la rencontre et la découverte d'Allan Holdsworth pour jouer sur son futur et premier album solo ("Feels Good to Me", 1978). Et c'est ainsi que les 2 anciens compères décidèrent de créer un nouveau groupe appelé "British Legion", qui devint "U.K." après le refus de retour de Robert Fripp et des tests qui ne donnèrent rien avec Rick Wakeman (parti de Yes). C'est ainsi qu'Eddie Jobson et Allan Holdsworth arrivèrent et travaillèrent les morceaux jazz du batteur, leur donnant cette envie de travailler un son basé sur le jazz-rock avec une approche résolument moderne et futuriste. Le son avant-gardisteOuverts à ce que chacun pouvaient apporter, les membres du groupes étaient fascinés par les nouvelles possibilités "électroniques", avec en premier lieu un nouveau synthé polyphonique, le "Yamaha CS-80" avec lequel Eddie Jobson explore toutes les possibilités avec d'une part des intro vaporeuses et d'autre part, des mélopées frénétiques pour juguler les solos de guitare. Il utilise également son le violon électrique sur certains morceaux, dans la lignée de Jean-Luc Ponty et Didier Lockwood qui s'y mettaient également. L'autre innovation du groupe est le son de la guitare d'Allan Holdsworth. Outre son style basé sur le legato (jeu d'une note par corde) qui était peu commun à l'époque, il a utilisé beaucoup d'effets sur sa guitare, de couches superposés, ce qui donna naissance plus tard à sa synth-guitare (appelé "SynthAxe"). Ses effets étaient quasi impossible à jouer en concert à l'époque ce qui créa peu à peu de la frustration et des dissensions dans le groupe. La loi de Murphy sur les supergroupesComme tout supergroupe, sa durée de vie sera éphémère. Ils pensaient faire plusieurs albums pour arriver au son recherché mais leurs aspirations divergèrent lors de la tournée promotionnelle: Bill Bruford et Allan Holdsworth recherchaient plus la reconnaissance de leurs pères et des petites salles alors que les 2 autres recherchaient la gloire et à remplir les stades. Et comme ce n'était plus la mode des groupes vantant la virtuosité, mais à l'instantanéité et le plaisir immédiat de s'approprier une chanson, le groupe décida de se séparer à la fin de la tournée, bien qu'ils avaient écrit pas mal de nouveaux morceaux, qu'ils se partagèrent. Un album en forme de pierre de RosetteMalgré la durée éphémère du groupe, U.K. nous a laissé un album culte, souvent cité comme l'un des albums les plus influents et novateurs du rock progressif. Cet album est l'amalgame parfait de la mélodie et de la technicité. La suite introductive "In The Dead of Night" est de toute beauté. Comme à son habitude avec King Crimson, John Wetton se concentre sur la mise en place de son chant que sur une partie des chansons (3 à 4 minutes maximum), laissant ainsi libre court aux musiciens pour explorer d'autres variations du morceau. Ce disque protéiforme est plus qu'un héritage ou le dernier symbole de l'âge d'or du rock progressif des années 70. C'est le disque témoin, qui enterre un son et en crée un nouveau, en donnant les clés de lectures de ces deux univers.
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