Donnie Darko
Critique: Donnie a un copain, c'est un lapin de l'espace de 2 mètres... Cela pourrait faire sourire mais il n'en est rien, c'est très sérieux et ce lapin lui prédit l'avenir. Folie pure ou réalité? Le film commence comme un film de David Lynch, on ne comprend pas trop, l'acteur apparemment non plus avec sa tête mal réveillé. Donnie au pays des merveilles?Alors, on suit ce lapin, on essaye de comprendre son secret. La quête de Donnie Darko est un compte à rebours: Que va-t-il se passer dans 28 jours?Pour une fois, le lapin n'est pas là pour nous faire perdre en chemin: il connaît des secrets et semble vouloir le bien, même s'il se manifeste par la destruction créatrice. On bascule peu à peu dans le rêve, et le film avançant, ce rêve et les visions de Donnie se clarifient jusqu'à nous montrer le schéma dans son ensemble. La fin est superbe. Les rêves prémonitoires sont parfois trompeur mais sont porteurs de la vérité, bien éloignées de la ligne droite manichéenne reliant le bien et le mal... Un scénario cousu du fil d'or des rêvesC'est un film et un scénario splendide avec de très bons acteurs. Jake Gyllenhaal s'annonce comme l'un des acteurs le plus prometteur de sa génération avec une gueule et un talent hors du commun. Il porte la magie et le mystère du film dans son regard, sa démarche et sa quête de vérité.Quant à la réalisation, Richard Kelly domine parfaitement son oeuvre et use beaucoup de références cinématographiques, en tout premier lieu "Magnolia" de Paul Thomas Anderson avec le croisement de destins des personnages. Les ressemblances sont même flagrantes avec la présence du gourou joué par Patrick Swayze, le télescopage des personnages et l'accident invraisemblable de la chute du réacteur d'un avion (avion dont on ignore l'origine dans le film...). La satire sociale développée dans le film, fait aussi référence à "Pump up the volume" (avec Christian Slater) pour la présentation des jeunes américains en mal de vivre face aux profs et aux cours qu'on leur inculque. Une oeuvre digne de David LynchEnfin, pour couronner le tout, Richard Kelly s'est beaucoup inspiré de David Lynch. Il faut dire que pour arriver à placer un lapin de 2 mètres sans faire tâche dans le scénario, il est nécessaire d'avoir cette vision du monde et de l'interaction avec les rêves qui est le signature de Monsieur Lynch. Richard Kelly signe ici une oeuvre grandiose, avec un scénario complexe et parfait, qui a de plus la chance de vous laisser interpréter la fin comme vous le sentez. C'est résolument la force du film, la chute finale est cousue du fil d'or des rêves.La fin reste troublante et magique. Elle nous laisse interrogatif et mélancolique, accentuée par une splendide reprise de "Mad World" de Tears For Fears. Les paroles de la chanson expliquent tout et laissent sans voix, on croit tomber dans le film avec un chanson écrite 20 ans plus tôt, et qui colle parfaitement à l'histoire, en voici un extrait (voir ici pour le reste): No expression, no expression Hide my head I want to drown my sorrow No tommorow, no tommorow And I find it kind of funny I find it kind of sad The dreams in which I'm dying Are the best I've ever had..." Moi, face à cette musique, ce film, ce scénario, je reste sans voix. Chapeau bas Monsieur Kelly. Extrait: Les théories de TCM Attention, cette étude est un spoiler et dévoile beacuoup de choses. A ne voir que si vous avez déjà vu le film. Autre(s) film(s) du réalisateur |