Fear of Music de TALKING HEADS

TALKING HEADS

Fear of Music Fear of Music (1979) ma note 

J'ai découvert les Talking Heads avec leur tube "Psycho Killer' mais surtout leur album "Little Creatures" (le plus vendu à ce jour). Mais ce côté nonchalant et pseudo-intello ne m'avait guère plus. C'est quelques années plus tard que j'ai enfin découvert la substantifique moelle de ce groupe: son chanteur. David Byrne est ce que j'appelle un "Smart-ass", en français un "âne savant", il sait être aussi stupide qu'intelligent. Il a cet humour décalé, typiquement américain, tellement supérieur et en dessous de tout dès que l'on touche à son soi profond, à la différence qu'il a pleinement conscience et qu'il le pousse à son paroxysme. Et c'est tout le sujet de cet album sur la mélophobie, et quelques autres angoisses.

Et c'est le titre "Memories Can't Wait" qui m'a fait revenir vers les têtes parlantes. J'avais d'abord découvert cette version grâce au premier album des Living Colour, adepte du C.B.G.B.'s (fameux club musical new-yorkais, l'équivalent du The Marquee à Londres) et donc fans du groupe. C'est un morceau que j'adore, tant dans sa version originale que sa version adaptée. Elle me sied parfaitement: ce délire dans le délire, où vous souvenirs prennent parfois le dessus sur le moment présent et vous déconnecte de la réalité. Et c'est également le thème principal de l'album: phobies et manies.

L'album est comme un condensé des idées préconçues de ses compatriotes, à croire que cet album a été le disque de chevet de toute la droite conservatrice américaine (et en premier lieu de Trump). Il y a cette folie insensé, ce côté angoissé, limite paranoïaque (surtout envers nos animaux de compagnie), qui se retranscrit également en musique: cette rythmique disco qui va et qui vient, surtout sur "Life During Wartime", la vie en tant de guerre, où le chanteur se plaint de toutes ces petites choses futiles qui lui manque tant. C'est un rock absurde et tellement essentiel.
A noter l'intervention directe et indirecte Robert Fripp. Tout d'abord sur la chanson "I Zimbra" qui lui inspira d'ailleurs 2 ans plus tard le morceau "Thela Hun Ginjeet" sur l'album "Discipline", deux chansons anagrammes où les lettres des mots sont à mettre dans le bon ordre (respectivement "I'm In Braze" et "In The Heat Jungle). Mais aussi sur quelques gimmicks très frippien comme sur "Electric Guitar", "Drugs" et surtout "Life During Wartime", et dommage que sa version ne soit pas sortie sur le disque original (disponible uniquement dans la version Remaster), avec cette guitare hystérique allant parfaitement avec les propos du chanteur.
Il faut dire que c'est Brian ENO à la production, qui là encore ouvre de nouveaux univers de la perception musicale: un chef d'œuvre au final!

Informations sur l'album:

  • La Track-list:
    1. I Zimbra - :09
    2. Mind - 4:13
    3. Paper - 2:39
    4. Cities - 4:10
    5. Life During Wartime - 3:41
    6. Memories Can't Wait - 3:30
    7. Air - 3:34
    8. Heaven - 4:01
    9. Animals - 3:30
    10. Electric Guitar - 3:03
    11. Drugs - 5:10
  • Line-up:
    • Chant et guitare: David Byrne
    • Guitares: Jerry Harrison
    • Basse: Tina Weymouth
    • Batterie: Chris Frantz
    • Invités: Brian Eno et Robert Fripp
  • Informations:
    • Sortie le: 3 aout 1979
    • Produit par: Brian Eno et Talking Heads
    • Sur le label: Sire
  • Genre: Art new-wave
  • Site officiel: http://davidbyrne.com/
  • Spotify : Fear of Music
  • Le meilleur titre: Memories Can't Wait
  • Extrait en écoute:

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