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Publications extra-professionnelles: B2B List Analyzer      

Datavisualisation d'une liste d'entreprises

Au travers de l'amélioration continue de la solution DVDRisk et pointrisk que j'ai géré sur près de 15 ans, j'ai continuellement chercher à faire une restitution instructive d'une liste d'entreprises, qu'elle soit issue d'une recherche multicritères ou bien d'un portefeuille clients.
Historiquement, j'ai d'abord travaillé sous Excel pour faire le premier POC (Proof Of Concept), pour valider les différents cas de restitutions, en vue d'en faire un développement générique dans l'outil. Malheureusement, les évolutions sur le produit ont été gelées et d'autre part, la génération de diagnostics et de revue de portefeuille n'a jamais été reconnue comme génèrateur de cash, je suis resté sous Excel pour mes propres besoins pour bien appréhender la diversité de portefeuilles de mes clients, et ainsi mieux les aiguiller dans leurs actions prospections.
Chaque année, j'apporte de nouveaux axes d'analyse, et comme on peut le voir sur l'une de mes toutes premières versions sur le site de l'IAU (Institut d'aménagement et d'urbanisme de la région Île-de-France).

Au traver de cet article, je vous propose quelques conseils à prendre en considération afin d'établir par vous-même votre propre analyse de portefeuille, avec des outils dignes de ce nom; des BI d'Access insight, de tableaux Software, de SAS ou bien de kibana d'Elastic Search.

Des nomenclatures à retravailler

Même si les nomenclatures de l'INSEE sont très structurantes, elles ne sont pas vraiment faites pour une représentation graphique optimale. D'une part, la plupart sont trop distribuées (trop d'éléments à lister), même en regroupant par leur hiérarchie. D'autre part, il y a souvent une ventilation trop disparate (nombre de sociétés par NAF) donnant des effets de loupes trompeurs. Il convient donc d'effectuer des recoupements à l'intérieur des principales nomenclatures suivantes
  • Activités NAF: réduction des éléments (niveau secteur et sections)
  • Forme juridiques: réduction des familles juridiques et découpage des formes commerciales
  • Tranches effectifs: réduction du nombre de tranches

Activités NAF

Comme je l'indique dans mes travaux sur la nomenclature NAF, les 17 secteurs clés n'aident pas à une visualisation réelle de la typologie d'activité des entreprises. Même si depuis peu l'INSEE a créé la nomenclature NAF10, à savoir la répartition des 21 sections clés en 10 items, je préfère ma vision en 6; parfaitement compréhensible par tous:
  • Agriculture
  • Industrie
  • Construction (et infrastructure)
  • Commerces
  • Services
  • Services à la personne (santé, social, aducation, etc.)
Concernant l'activité détaillée, j'ai également réduit les 21 sections en 17 éléments, mettant de côté les familles d'activités très particulière, polluant les rendus statistiques.
Enfin, pour le détail aux codes NAF, j'effectue le top 10 des codes NAFs en rappelant le poids de ces activités par rapport à l'ensemble de la population étudiée.

Formes juridiques

La bureaucratie française étant championne dans la création de niches fiscales où de déclarations obligatoires (+ de 55% des siren actifs sont liées à ces 2 cas), il est inutile de détailler cette nomenclature au delà de ses grandes familles juridiques. Je les ai toutefois réduit à 5, car certaines d'entre elles sont issues de lois ou d'anciens privilèges n'existant presque plus. Je vous propose comme famille juridique de vous contenter de ces 5 éléments:
  • Personne physique (famille 1)
  • Société commerciale (familles 3 et 5)
  • Société civile & assimilé (familles 2 et 6, sauf mutuelles)
  • Organisme privé (familles 8, 9 et les mutuelles du 6)
  • Collectivité & Administration (familles 4 et 7)
Une vision détaillée est toutefois nécessaire pour certains métiers. Là aussi il faut prendre en compte la disparité de couverture par rapport au nombre d'entreprises par éléments. J'ai ainsi décomposé les 3 familles juridiques les plus peuplées de la façon suivante:
  • Personnes physiques:
    • Artisan / Commerçant
    • Profession Libérale
    • Autre Personne Physique
  • Sociétés civiles:
    • Société Civile Immobilière
    • Société Civile Professionnelle
  • Sociétés Commerciales:
    • SA à Conseil d'Admin. ou à Directoire
    • SA, SAS ou SARL
    • Autre Sté commerciale (SNC, SCS, SCOP, GIE, Sté étrangères, etc.)
    • EURL ou EARL
  • Tranche d'effectifs

    Comme je le rappelle sur la répartition des entreprises en France, la part des établissements de + de 50 salariés est infime face à la masse de micro-entreprises. J'ai donc regroupé les 9 tranches les plus fortes en nombre de salariés en 3.
    • de 0 à 49 salariés: vision standard de l'INSEE
    • de 50 à 249, pour les PME
    • de 250 à 999 salariés
    • plus de 1000 salariés
    Cela ne permet pas de distinguer la part d'ETI, mais rassurez-vous je propose également une vue selon la répartion des catégories d'entreprises

    Des nomenclatures à créer

    Pour l'analyse de ces entreprises, j'ai également créer ces axes:
    • Ancienneté: (- de 5 ans / de 5 à 15 ans / + de 15 ans).
      Les entreprises mutent souvent à ces 2 dates clés: 5 et 15 ans. Arrêt définitif ou changement de formes juridiques, d'entrées de nouveaux actionnaires. Pour les sociétés commerciales, ces 3 populations sont assez bien réparties.
    • Nombre d'établissements: dès qu'un établissement a plus de 20 salariés, il y a une chance sur 2 qu'il soit un établissement secondaire. C'est un critère important pour entrevoir le tissage économique national.
    • Expérience du dirigeant: j'aurais pu prendre les répartitions utilisées dans le monde des panelistes, mais j'ai préféré 5 modalités, plus proche aux différents stades d'expérience, en mettant un focus également sur les dirigeants créateurs, qui ont moins de 3 ans d'expérience à leur poste.
    • Publication bilan: 80% des sociétés ne sont pas assujettis, à savoir qu'on ne peut pas connaître leur Chiffre d'Affaires. A noter qu'il manque la part de bilan confidentiel. Cela sera pour l'an prochain!
    • Données financières: CA, Masse Salariale, total Bilan, CA Export et Résultat Net. Calculs effectués sur les dernier bilan disponible pour les entreprises commerciales. Du fait du poids important des Grandes entreprises, je prends une moyenne interquartile, à savoir les 3 bornes qui divisent la population triée en 4 parts égales de même nombre d'éléments. Ces chiffres donnent une meilleure pertinence pour comparer des populations distinctes.

    Des données à modifier

    Quelques données sont à contourner. Par exemple, les dates de création ou de naissance des dirigeants, où un nombre important ont pour date "01-01-1900" (ou 01-01-1954) du fait que ces dates sont devenues obligatoires. Il faut donc les remettre à vide et ne pas les inclure dans les agrégats.

    Entreprises ou Etablissements?

    Toute la difficulté est de savoir ce que l'on compte. Pour La Poste, compte-t-on 1 société ou ces 11.000 établissements? Cela dépend de la source à analyser et d'un dogme à avoir. Les informations d'implantations (et d'activité) se comptent à l'établissement; toutes les autres à l'entreprise. J'ai simplifié en ne traitant que les sociétés (siège social) pour ne pas distiller de confusion.

    Des classements, mais surtout le poids des entités principales

    Restituer des classements sans montrer le poids du 1er quantile, 1er décile ou 1er quartile manque de signification. Sans contre-partie, difficile de positionner si ces premières positions sont dominantes ou non. Il est donc nécessaire de rappeler le poids qu'occupe ces entités face à toute la population analysée.
    J'ai donc établi plusieurs classements en rappelant le poids qu'avait ces premières entités listées.
    • Classement par région et poids du top 5 / top 10 de ceux-ci
    • Classement par départements et poids du top 5/10/20
    • Classement par villes princiaples et poids de celles-ci
    • Top 20 des entreprises par effectif et poids du top5/10/20
    • Top 20 des entreprises par chiffre d'affaires et poids du top5/10/20
    • Top 20 des entreprises par évolution du CA (en valeur) et poids du top5/10/20
    • Top 20 des entreprises par résultat net et poids du top5/10/20
    • Top 20 des entreprises capitalistiques (tête de groupe) et poids du top5/10/20
    • Top 20 des entreprises par total bilan, ou par rapport au sujet

    Téléchargement:

    Je vous propose de télécharger une étude faite début octobre 2018 sur toutes les sociétés ayant été bénéficiaires d'une Transmissions Universel de Patrimoine. Dispositif légal permettant de céder tout l'actif d'une société au détriment des créanciers qui ne se manifestent pas dans les temps impartis.
    l'étude montre que ces sociétés absorbantes sont moins à risque que la moyenne nationale, même si la présence de société en procédure est bien plus importante. Ceci s'explique par le fait que les entreprises en défaillance liquident d'abord (par la TUP) les actifs de leurs filiales. Outre l'activité de holding, les entité absorbantes sont liées à des programmes de défiscalisations et/ou immobiliers, une fois que le programme de défiscalisation (ou de leasing) est arrivé à terme, ce qui explique pourquoi des sociétés comme Ecofin, St-Denis Finot et Interact73 sont loin devants.
    Enfin, si on étudie les sociétés liquidées par une TUP, on sera surpris de constater:
  • la croissance exponentielle de TUP sur ces 10 dernières années
  • que près de 30% d'une TUP intervient dans la 8ème année d'existence de la société