Après son échec cuisant de ses "Aventures de Jack Burton dans les griffes du mandarin", John Carpenter nous livre une de ses oeuvres les plus personnelles, mais aussi une des plus noires qu'il n'ai jamais écrite, pour renouer avec ce qu'il sait faire de mieux, à savoir faire peur avec peu de moyen.

Même si "Le Prince des ténèbres" est basé sur le thème classique de la venue de Satan sur Terre, John carpenter signe ici son film le plus terrifiant. Comme il le dit lui-même, "Le Prince des ténèbres" constitue: un croisement entre "L'Exorciste" et "Les Monstres de l'espace" (c'est d'ailleurs en hommage à ce dernier film que Carpenter signera le scénario du pseudonyme de Martin Quatermass, nom du héros du film).

Au lieu de donner dans le classique film d'épouvante en donnant chair et âme au Diable, John Carpenter place la mise en scène et son scénario sur des critères plus intellectuels, en abordant la venue du Mal par une réflexion métaphysique, scientifique et religieuse.
Pour incarner au mieux cette peur fantastique qu'est la venue du Diable sur Terre, John Carpenter met en scène une équipe de scientifiques et de savants ecclésiastiques, avec pour objectif d'apporter une vision concrète et logique sur le Mal.
En parallèle à cette approche mystique, John Carpenter impose sur le monastère dans lequel se trouve les scientifiques une ambiance lourde comme une chape de plomb: visions pestilentielle avec des millions d'insectes et de cafards envahissant les lieux, et des sans-abris zombifiés empêchant les scientifiques de fuir. Et pour couronner le tout, John Carpenter insère dans les rêves de chacun des protagonistes des images "venant du futur", déstabilisant ainsi les croyances de chacun et accentuant ainsi les craintes et les suspicion dans la communauté.

"Le Prince des ténèbres" est un effroyable huis-clos, reprenant avec les succès les ambiances que l'on savoure dans les précédents films de John Carpenter comme "The Thing" et "Assaut".
Malgré la petitesse du budget (3 millions de dollars), John Carpenter réalise une fois de plus des trucages à vous faire hérisser tous les poils de votre corps. La scène finale du Miroir est un must de l'épouvante utilisant un trucage très simple mais au résultat terriblement efficace et terrifiant. A cette ambiance d'épouvante, il faut également parler de l'excellente musique d'ambiance que John Carpenter a composé ici, son omniprésence apporte une tension toute particulière, indescriptible et indissociable de la prise de vue.